Blancs et victimes du racisme par procuration (via Le Monde)


Ils sont blancs, ont adopté un enfant africain, vivent en couple avec des Noirs, des Arabes, des Asiatiques. Les discriminations, le racisme, ils en avaient une vague idée. C’était avant. Depuis, ils ont fait la connaissance avec la France des préjugés. Témoignages recueillis par l’excellent Mustapha Kessous du Monde.

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Deux enfants jumeaux métis : l’un est noir, l’autre blanc


James et Daniel sont deux jumeaux anglo-jamaïquains. L’un est blanc, hétéro n’aimant pas trop l’école; l’autre est noir, gay et doué pour les études. Et leurs différences ne s’arrêtent pas là.

James (left) and Daniel Kelly, twin brothers. Photograph: Martin Godwin for the Guardian

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Alexis Peskine, le Métis inspiré


Le métis franco-russo-afro-brésilien Alexis Peskine mêle humour et engagement dans des œuvres provocantes qui détournent les codes de la culture populaire. En quelques années, le peintre est devenu la coqueluche de l’underground américain avant de revenir en France, où il occupe désormais le devant de la scène contemporaine.

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Omar Sy gagne le César du meilleur acteur et célèbre la France de toutes les couleurs


L’acteur principal du phénomène du Box-office 2011 Omar Sy a remporté hier soir le César du meilleur acteur pour le film Intouchables. Pourtant peu impliqué en politique – il avait poliment décliné l’invitation de Sarkozy -, le Franco-Sénégalais s’est simplement écrié : « Vive la France de toutes les couleurs ! »

Le César du Meilleur acteur a échappé à Jean Dujardin pour couronner Omar Sy, grand favori de la soirée.

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Jerry Rawlings, président d’un Ghana moderne #Dirigeant africains métis 3


UN CHEF D’ÉTAT MÉTIS, SYMBOLE DU PROGRESSISME AFRICAIN. Jerry John Rawlings, a marqué d’un sceau indélébile le Ghana en restaurant sa fierté, en industrialisant le pays, en instaurant la démocratie.  Retour sur un destin d’exception.

Pendant l’époque coloniale,  les Métis étaient le plus souvent des courroies de transmission entre le pouvoir colonial blanc et les masses noires. Ce fut notamment le cas au Sénégal. La décolonisation venue, plusieurs Métis ont pris résolument le parti du peuple africain. Tel fut le cas de Jerry John Rawlings. Lire la suite

« Un couple mixte, c’est beau mais pas évident »


BEAU MAIS DIFFICILE, tel est le sentiment d’une jeune Française d’origine sénégalaise de 32 ans divorcée.  L’animateur de l’émission « Les uns, les autres » sur France 5 Juan Massenya est parti  en goguette dans une foire aux célibataires, où il  s’est intéressé aux couples mixtes. L’interview de la jeune femme est intéressante : elle évoque ses difficultés au quotidien, notamment sous un angle culturel, l’ont amené à divorcer.

Thierry Dusautoir, capitaine métis pour un match historique


A la veille d’une finale historique contre les All-Blacks, le capitaine métis  Thierry Dusautoir va peut-être guider ses coéquipiers vers un premier titre mondial. Retour grâce à un article du Figaro sur son parcours de la Côte d’Ivoire à la France.

Thierry Dusautoir, lundi, au Centre national de rugby de Linas-Marcoussis, dans l'Essonne.

L’hommage vient du peuple du rugby. Pour tous les Néo-Zélandais, il est désormais le «Dark Destroyer». Un surnom épique conquis le 6 octobre 2007. Ce jour-là, Thierry Dusautoir renverse, cisaille, lamine à lui tout seul, ou presque, les terribles All Blacks. À l’issue de ce quart de finale entré dans la légende – le XV de France s’imposera contre toute attente 20 à 18 -, le troisième-ligne est crédité de trente-huit plaquages. Une performance majuscule. Un record mondial. Rehaussé, pour faire bonne mesure, d’un essai tout en fureur de vaincre. Lui, d’habitude si modeste, en rigole de gêne. Puis chuchote, de sa voix douce : «J’aime bien. Ça fait Star Wars…» Ça pose surtout son homme. Le voilà à jamais dans le costume du superhéros sans peur et sans reproche. Du chasseur craint. Qui espère ajouter à son tableau de chasse les champions du monde sud-africains, de passage vendredi soir à Toulouse.

En un match, l’enfant de Côte d’Ivoire est entré au panthéon des joueurs français. Aux côtés de Jean-Pierre Rives pour le sang. De Serge Blanco pour le symbole. La consécration tardive d’un talent trop longtemps négligé. Un an plus tôt, il était du naufrage à Lyon face à ces mêmes All Blacks. Une déroute 47 à 3 et un déluge de critiques qui s’abat sur le novice. Une blessure intime. Une rancune tenace. «Être jugé sur un seul match, ça me rendait fou ! Mais je n’ai rien oublié», glisse-t-il quand les louanges se font outrancières. Un regard noir, intimidant, souligne le propos. Thierry Dusautoir ne supporte pas l’injustice. Né le 18 novembre 1981 à Abidjan, le capitaine du XV de France en connaît le poids. La morsure. Dans la vie, rien ne lui a été offert. Tout ce qu’il est, il l’a arraché à force de sacrifices. Il a aussi appris à serrer les dents, très jeune, quand il subissait, pour sa couleur de peau, les quolibets de ses camarades de récréation.

Pas facile pour un gamin de 10 ans de passer de la plantation de cacao et de café de ses grands-parents paternels – des Blancs installés à Divo depuis 1948 – à la vie austère de Périgueux, préfecture de la Dordogne. La France profonde où tout se délite. «D’un coup, j’ai quitté l’enfance.» Ses parents, Kekane et Bertrand, professeur de physique-chimie cassé par le mépris de ses nouveaux élèves – et aujourd’hui encore malade d’une dépression sans fin -, divorcent bientôt. Pour que sa sœur et lui ne manquent de rien, sa mère se remet aux études. Un deug de droit, puis un diplôme d’aide-soignante. Et des ménages en plus pour améliorer l’ordinaire. Parfois, quand les temps sont trop durs, elle récupère de la nourriture auprès du Secours populaire. «J’étais trop fier, alors je n’y touchais pas. Elle avait mis sa fierté de côté et je lui renvoyais la situation en pleine figure…» Le remords rougit les yeux. «J’ai quitté tôt la maison pour ne plus être un fardeau.» Direction l’internat. Lycéen appliqué, avec le judo pour exutoire. Mais, à force de lui vanter les charmes du rugby, ses amis finissent par le convaincre. En cachette – ce sport brutal fait peur à sa mère qui attendra huit ans (!) avant d’oser assister à un match de son fils -, il enfile ses premiers crampons. Il a 16 ans et sa progression sera fulgurante. Quatre saisons plus tard, Thierry Dusautoir dispute, sous le maillot de Bègles-Bordeaux, son premier match pro. Mais hors de question de négliger les études pour le ballon ovale. Au contraire. Les résultats scolaires doivent être excellents. Sous peine d’être privé de mêlée…

À la pointe du combat

Ses moments de détente, l’adolescent les passe dans la librairie de sa tante. Amoureux des bandes dessinées. En particulier de Buck Danny, qui lui rappelle les récits de Jean, son grand-père. Aviateur pendant la Seconde Guerre mondiale, il l’emmène parfois avec lui dans les airs. Alors «Titi» se rêve à son tour pilote. Le bac à 17 ans, puis maths sup. Il découvre alors la peur du vide. Pas de maths spé. À la place, il entre à l’École nationale supérieure de chimie et physique de Bordeaux. Place aux journées à rallonges. Le rugby, de plus en plus haut puisqu’il a été recruté par Biarritz, grosse cylindrée du championnat de France ; et les études. «Debout à 6 heures du matin pour mon stage en entreprise. Puis deux entraînements et, le soir, révision des cours.» La délivrance intervient en 2005 quand il décroche son diplôme. Ingénieur en chimie des matériaux. Une fierté plus grande que son premier titre de champion de France glané la même année (deux autres suivront, en 2006 puis 2008, cette fois avec le Stade Toulousain).

Alors, il faut le croire quand il affirme : «Le rugby ne constitue pas ma vie. Je me suis construit grâce au rugby, pas pour le rugby.» Un sport dur et exigeant, où son courage excelle. Un sport qu’il apprécie aussi pour son respect des différences. «Je m’y suis affranchi de ma couleur. La beauté du rugby, et du sport en général, c’est qu’il se fonde sur le seul mérite. La diversité y est mieux acceptée que dans la vie sociale ou dans l’entreprise. Le sport est plus juste.» On y revient. «Ma réussite sportive fait que je suis médiatisé. Ça m’ouvre des portes. Mais d’autres n’ont pas ma chance…» En plein débat sur l’identité nationale, Thierry Dusautoir, vingt-cinq sélections sous le maillot bleu, affiche une position claire. «Quand j’entends : «Vous les Blacks», j’ai envie de me battre contre cela. Je suis français et ivoirien. Pas l’un ou l’autre. C’est naturel. Et enrichissant.» Mais que tous les grincheux se rassurent. S’il se sent à cheval sur deux continents, chaque Marseillaise lui «donne des frissons».«Je chante l’hymne. Je n’ai jamais pleuré mais, parfois, je n’en étais pas loin. Enfant, j’en rêvais déjà. Je m’imaginais judoka sur le podium des Jeux olympiques…»

Les hasards de la vie ont récompensé sa ténacité. Le Toulousain ne devait pas disputer la Coupe du monde 2007. Un forfait de dernière minute le propulsera parmi les trente sélectionnés. Avant que son engagement ne convainque Bernard Laporte d’en faire un titulaire. Depuis, il enchaîne les performances de choix en équipe de France. Exemplaire. Au point de pousser les sélectionneurs à un geste rare : destituer le capitaine, Lionel Nallet, pour promouvoir son premier lieutenant. Le deuxième-ligne du Racing n’a pas démérité, mais Thierry Dusautoir incarne à la perfection les valeurs chères à Marc Lièvremont, l’entraîneur en chef, qui fut lui aussi un troisième-ligne de devoir. Toujours à la pointe du combat. Toujours prêt à mettre la tête où les autres n’oseraient même pas glisser les mains.

À presque 28 ans, le voilà donc capitaine des Bleus. Récompense méritée. Qui ne changera rien à ses habitudes. Avant chaque match, le flanker accomplira son rituel. S’isoler dans les douches des vestiaires, le front collé sur la faïence froide, pour préparer ses combats. «Je pense à la bataille à venir, aux duels. Je me prépare à avoir la tête qui tourne, le cœur qui bat à 2 000 à l’heure.» À avoir mal mais à se relever. Encore et encore. À plaquer comme si sa vie en dépendait. Un dernier murmure. «J’espère être digne de l’honneur qui m’est fait.» D’Abidjan à Auckland, personne n’en doute.

Pascal Légitimus : les ressorts intimes du métissage (entre Arménie et Antilles)


PASCAL LÉGITIMUS, D’ORIGINE ARMÉNIENNE ? Bien sûr que non, se dit-on. Dans l’imaginaire du grand-public, Légitimus, c’est forcément l’Antillais rigolard, Mamadou de la Case, ou bien encore Marie-Thérèse, l’infirmière indolente de l’hôpital public.

Impression trompeuse. La mère de Pascal Légitimus, aujourd’hui décédée, était arménienne et lui se définit maintenant comme « Arménien à la ville, Antillais sur scène ». Pourquoi alors avoir occulté ce côté-là de sa personnalité ? Sans doute par pudeur mais aussi par besoin de maturation. « J’ai écrit pendant des dizaines d’années et je m’y suis mis sérieusement pendant un an. J’avais accumulé un nombre d’anecdotes assez importantes sur ce métissage rare. Et j’avais un point de vue. J’ai donc décidé de m’y mettre.  » La cinquantaine passée, l’humoriste a donc tenu à mettre en  relief ses différentes appartenances dans son Alone Man Show, joué en ce moment à Paris. Comme le montre la bande-annonce :

Avec un fil rouge :  le métissage. « Au début, j’ai joué pendant deux heures. Puis, j’ai écrémé en enlevant progressivement tout ce qui n’était pas lié à ce thème. » Pascal Légitimus est né en 1959 de l’amour d’une mère arménienne couturière, Madeleine Kambourian, et d’un père acteur antillais renommé, Théo Légitimus, qui partagea notamment l’affiche avec Arletty, Jean Gabin, Simone Signoret. Un mélange extrêmement rare à l’époque.

Petit, on me crachait dessus,
on me battait

L’apprentissage de la différence fut rude pour le petit Pascal. « Petit, j’étais isolé. Dans la cour d’école, on me crachait dessus, on brulait mes vêtements. On me battait. Et quand, je rentrais à la maison, j’étais triste. Je ne comprenais pas. Mon père m’a dit : « Travaille ! Ta couleur de peau te permettra de voir ceux qui t’aiment vraiment. » Cela s’est heureusement révélé vrai. » A l’adolescence dans les années 60-70, l’union « caucase-cocottier » – selon son expression – détonne, car personne ne le situe. « À l’époque, avec mon frère, on était presque à mettre sous cloche. J’ai vécu des situations assez croustillantes. On me prenait pour un Arabe, un Algérien ou même un Brésilien. Mais jamais pour un Français d’origine antillaise. »

A entendre l’humoriste des Inconnus se livrer ainsi pour la première fois, on comprend mieux pourquoi il ne l’avait pas effectué auparavant. Par retenue certainement. Peut-être aussi que le public n’était pas prêt. « Ce spectacle a germé pendant 35 ans. Avant, je n’étais pas mur comme acteur. Et j’aime jouer avec le public : j’avais besoin de l’autre. Si j’avais réalisé ce spectacle, il y a 15 ou 20 ans, cela aurait été un peu déplacé. Les gens n’auraient pas eu les codes. Maintenant, et notamment grâce à Obama, nous sommes passés dans l’ère du métissage. »  

Un témoignage utile et nécessaire
pour les personnes mélangées

Le spectacle de Pascal Légitimus est dédié aux autres métis. « Mon comportement et mon vécu peuvent être un témoignage utile et nécessaire pour les personnes qui sont dans mon cas, c’est-à-dire mélangées. » Tous ceux qui peuvent se sentir semblables et différents partout :  « Dans le spectacle, je dis que quand je suis au Maroc, on m’appelle Mohammed et, dès l’aéroport, je porte les valises… En Amérique du Sud, on m’appelle Ramirez, en Autriche, on m’appelle Dégage, aux Etats-Unis, on ne m’appelle pas, on m’arrête…  » 

Dans son Alone Man Show, Pascal Légitimus oscille entre le sensible et l’humour de façon continue. Le sensible d’abord : « Le fait d’avoir la couleur entre deux chaises peut être compliqué. C’est comme quelqu’un qui n’a pas de parents… » Puis immédiatement, comme pour éviter de tomber dans le pathos ou dans un engagement ostensible qu’il abhorre, il se réfugie tout de suite derrière l’humour  : « Sur scène, je danse sur les deux musiques. On ne peut pas « pécho » avec la musique folklorique arménienne. Par contre avec le zouk, c’est pas mal. »

On ne voyait que le côté antillais,
j’avais envie de rétablir la vérité

« Je raconte une histoire, avec un début, un milieu, une fin, avec des personnages que j’ai rencontrés, que j’ai côtoyés et que j’incarne. Je suis Arménien dans la vie, Antillais sur scène. Ca dévoile bien la bipolarité du personnage. » S’il y avait une morale à retenir  ? « J’ai été ballotté entre les deux cultures. Arménien, ça ne se voit pas. C’est vrai qu’il y a un délit de faciès, on ne voit que le côté antillais. J’avais envie de rétablir la vérité. »  Alors, si vous voyez Pascal Légitimus chanter le Grounk, ne vous étonnez pas !

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L’info pratique du ProjetMétis : vous pouvez le voir au Palace jusqu’à début janvier 2012. Bientôt la critique détaillée du spectacle sur le blog.

In case we die (liste des hommages à DJ Mehdi #5)


UNE PLUIE D’HOMMAGES. La mort de DJ Mehdi a suscité une vague d’émotion dans le monde entier. Retour sur les différentes personnalités qui se sont exprimées : Lire la suite

Ma douleur m’intrigue (hommage à DJ Mehdi#3)


« DJ MEHDI EST MORT ». J’ai scratché ces quelques mots dans ma tête tout l’après-midi du 13 septembre. Putain d’après-midi. Et tout est remonté à la surface. D’un coup sont revenus une foule de souvenirs, de beats, de sons, de soirées où DJ Mehdi mixait. Étonnamment, j’avais l’impression d’avoir perdu un proche.

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