Les Poussières de vie de la guerre du Vietnam : 50 000 métis, enfants de la honte


AVANT HORS-LA-LOI ET INDIGÈNES, RACHID BOUCHAREB s’était penché sur le destin des enfants nés des unions  entre les soldats US et les vietnamiennes en réalisant le film « Poussières de vie » en 1994.

Quand l’occupant s’est retiré, les fruits de ces unions interdites faisaient figure de tabou suprême. Ostracisés, brutalisés et parfois liquidés, ces 50 000 bambins n’avaient pas, pour la plupart, de viabilité au Vietnam. Un accord a donc été conclu en 1986 entre le Vietnam et les USA pour rapatrier ces enfants en Amérique. A la suite de ces tranferts ne subsistaient que 5 000 métis sur place, dont nombre d’AfroAsiatiques pour lesquels l’existence était encore plus rude.

Personne n’avait traité ce thème avant le film de Rachid Bouchareb. « Poussières de vie » a fait sensation à sa sortie et remporté un joli succès d’estime en France et aux États-Unis.

Recouper les difficultés
Du métissage culturel

Lors de la sortie du film, Rachid Bouchareb avait livré une interview intéressante à Libé expliquant la génèse du film :

« Un soir, à la télévision, je suis tombé sur les Enfants de la honte, un reportage de 52 sur la Une qui parlait des Amérasiens du Viêt-nam aujourd’hui: certains de ces enfants laissés par les GI réussissaient à partir pour les Etats-Unis, d’autres vivaient dans l’attente d’un père ou d’une issue pour sortir du pays. Malgré l’accord de «rapatriement» qui a été négocié en leur faveur en 1986, ils sont encore 5.000 sur place. J’avais été particulièrement frappé par l’un d’entre eux: Raymond, le fils d’un Afro-Américain, qui avait connu son père et qui enseignait l’anglais aux autres… J’ai rencontré les journalistes, j’ai commencé à lire ce que je trouvais sur ce sujet et j’ai découvert la Colline de Fanta, de Duyen Anh, ce témoignage sur les camps dans lesquels on expédiait les gamins raflés dans les rues. »

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